Alors que les faillites sont au plus haut les entrepreneurs perdent un des rares filets de sécurité mis à leur disposition. 28/09/2024
Les médiations d’entreprises sont suspendues dans la capitale, jusqu’à nouvel ordre. Ces procédures d’accompagnement des sociétés en difficulté ont pour objectif d’éviter aux entrepreneurs de s’engager dans un processus de réorganisation judiciaire (PRJ) ou de faillite. C’est un filet de sécurité pour les entrepreneurs. Certes, ce n’est pas un rempart parfait et infaillible, mais il a le mérite de sauver un certain nombre de projets de la noyade.
La situation dure depuis le mois de juillet dernier et pourrait se prolonger. La faute à une décision politique? Non. Plutôt à une indécision politique.
À Bruxelles, depuis les élections régionales, les négociations patinent. Et les dossiers en déshérence s’accumulent. Le tribunal de l’entreprise vient de tirer la sonnette d’alarme: au niveau judiciaire aussi, les budgets s’épuisent.
Il n’y a donc plus d’enveloppe pour rémunérer les praticiens de la réorganisation d’entreprise. Ces professionnels de la restructuration sont spécialisés dans la négociation des dettes de l’entreprise avec les créanciers habituels (fisc, ONSS, bailleurs, etc.). Quand la situation n’est pas encore désespérée, ils parviennent à redresser in extremis la société en difficulté.
Explosion des faillites
L’épuisement de ce budget dédié aux médiations tombe particulièrement mal. La situation sur le front des faillites d’entreprises est en effet particulièrement préoccupante. Rien qu’à Bruxelles, le tribunal de l’entreprise s’attend à 1.700 faillites d’ici à la fin de l’année. Cela représenterait une augmentation de 25% par rapport à 2023.
Le nombre de faillites continue d’augmenter, notamment dans l’horeca et la construction. L’effet de rattrapage post-covid se fait sentir, avec un certain décalage.
Durant la crise sanitaire, les entreprises ont été mises sous respirateur artificiel. Le moratoire sur les faillites a mis les liquidations sur pause. Elles ont ensuite repris progressivement, mais c’est seulement maintenant quele moteur s’emballe.
Sur les six premiers mois de l’année, 6.000 faillites ont été prononcées en Belgique. C’est le plus haut taux depuis 2019.
Mauvais signal
Dans ce contexte, la disparition, même temporaire, d’un mécanisme de soutien aux entrepreneurs représente un mauvais signal. Les autorités régionales devraient s’en préoccuper d’urgence et débloquer les budgets suspendus.
Mais restons de bon compte. S’il est nécessaire de prévoir des procédures d’accompagnement des entreprises en difficulté, toutes les faillites ne pourront être évitées. Il est d’ailleurs sain de débrancher la prise quand un projet ne fonctionne pas et n’affiche aucune perspective de rentabilité. S’en rendre compte à temps et enclencher rapidement une procédure de faillite peut permettre à un entrepreneur de limiter les dégâts (lire page 36 « Ma PME est en faillite, comment limiter les dégâts ») et de se relancer plus vite dans un nouveau projet.
Au final, l’arrêt temporaire des médiations d’entreprises rappelle une leçon importante aux créateurs d’entreprise: un entrepreneur travaille toujours sans filet.
Alors que les faillites sont au plus haut les entrepreneurs perdent un des rares filets de sécurité mis à leur disposition. 28/09/2024
Alors que les faillites sont au plus haut les entrepreneurs perdent un des rares filets de sécurité mis à leur disposition. 28/09/2024
Source: https://www.lecho.be/entreprises/general/alors-que-les-faillites-explosent-les-entrepreneurs-travaillent-sans-filet/10566452.html
Voir aussi : La librairie-papeterie Wagelmans à Visé en faillite