Engel & Völkers demande la faillite de son ancien franchisé EV Brubel

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Publié par Faillitimmo on 7 juin 2024
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Engel & Völkers demande la faillite de son ancien franchisé EV Brubel

Audience tendue au tribunal de l’entreprise de Bruxelles. Sur fond d’accusation de fraude et de mensonges, Engel & Völkers demande la faillite de son ancien franchisé belge. Ce dernier assure qu’il va rembourser tous les créanciers.

Très grosse tension mercredi matin au tribunal de l’entreprise francophone de Bruxelles. La société EV Brubel, dirigée par Philippe Rosy, l’ancien franchisé belge du réseau d’agences immobilières Engel & Völkers, a fait face à une fronde de créanciers venus réclamer sa faillite. Parmi ceux-ci, on notait la présence, entre autres, de CBC Banque et de la maison mère allemande d’Engel & Völkers.

À la fin de l’année 2013, Philippe Rosy, qui était le franchisé belge d’Engel & Völkers, a dénoncé les contrats qui le liaient au groupe allemand. Dans la foulée, il a repris les huit agences à son compte, par le biais de sa société immobilière EV Brubel.

Mais, confronté à des difficultés financières, il a dû se tourner vers la justice afin de se mettre à l’abri de ses créanciers par le biais de la procédure de réorganisation judiciaire (PRJ). Celle-ci lui a été accordée dans le courant du mois d’avril.

Fronde des créanciers

Depuis, une série de créanciers mécontents – parmi lesquels des agents immobiliers ou des stagiaires plus payés depuis plusieurs mois – ont donné de la voix, estimant notamment qu’ils n’étaient pas informés dans le cadre de cette PRJ.

L’affaire est devenue judiciaire lorsqu’un de ces créanciers, la société Sofinval, détentrice de l’un des baux d’une agence immobilière exploitée par Philippe Rosy, s’est tournée vers le tribunal de l’entreprise afin de demander la révocation anticipée de la PRJ et la faillite de EV Brubel.

« Nous avons mis EV Brubel en demeure de nous payer trois mois de loyer en retard, mais rien n’a été payé », a plaidé Bérénice Van Bogaert (Egon), l’avocate de Sofinval, estimant que la PRJ obtenue ne remplissait pas ses objectifs. « Plus personne n’est payé, on a de l’argent qui disparaît à tout va, et nous sommes face à une instrumentalisation de la procédure« , a plaidé l’avocate avant d’expliquer qu’il n’y avait ni négociation ni communication dans le cadre de la PRJ.

Aux côtés de Sofinval, d’autres créanciers ont tenu à faire intervention volontaire dans la procédure afin de faire entendre leur voix. Dans le lot, il y avait une agence immobilière ayant travaillé avec EV Brubel, le détenteur des baux des deux pavillons d’octroi situés à l’entrée du bois de la Cambre, côté avenue Louise, une stagiaire non payée, CBC Banque et Engel & Völkers.

« Désinformation globale et mensonge »

À tour de rôle, ces créanciers mécontents ont évoqué de la désinformation, de la manipulation, du mensonge et de la fraude.

« Nous avons appris l’existence de cette PRJ par la bande, elle est mystérieuse », a plaidé Nicholas Ouchinsky (CEW Partners) au nom d’une stagiaire non payée. « Nous sommes face à une instrumentalisation de la procédure et on vous ment sur le passif », a poursuivi l’avocat, dénonçant l’absence d’attestation des comptes et un « budget fantaisiste ».

Plusieurs avocats ont dénoncé la vente d’actifs en cours de PRJ et la disparition d’immobiliers corporels pour une valeur estimée à plusieurs millions d’euros. « Je pense que nous sommes face à de la fraude, et il y a des plaintes pénales qui se préparent », a prévenu Nicholas Ouchinsky, regrettant au passage – comme la plupart des avocats présents – l’absence du parquet à cette audience.

De son côté, l’avocat Jacques de Hemptinne, représentant une agence, a fustigé le comportement de l’Institut professionnel des agents immobiliers (IPI). « L’Institut, qui est le patron de la déontologie des agents, a été averti de toutes les magouilles et il n’a rien fait », a déploré l’avocat qui s’est réservé le droit d’agir en justice contre l’IPI.

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