De plus en plus de garagistes indépendants en faillite, surtout à Bruxelles: comment l'explique-t-on?

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Publié par Faillitimmo on 9 février 2024
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De plus en plus de garagistes indépendants en faillite, surtout à Bruxelles: comment l’explique-t-on?

En 2023, il y a eu 385 faillites de garagistes, soit une augmentation de 8,15% par rapport à l’année dernière. À Bruxelles, ces chiffres sont encore plus inquiétants : +44% par rapport à 2022.

On peut avancer plusieurs explications : selon les professionnels, les nouveaux modèles de voitures avec équipements électroniques et les véhicules électriques demandent de nouveaux outillages et donc des investissements très importants. Tous ne peuvent pas tenir le coup, surtout vu le contexte économique et le contre-coup du covid qui se fait toujours ressentir.

À Bruxelles, la situation est particulière en raison de l’abandon progressif de la voiture en ville. Il y a aussi un changement de comportement des Bruxellois : face aux nouvelles normes, les habitants achètent de nouveaux modèles couverts par une garantie chez un concessionnaire. Pendant trois à quatre ans, ils ne vont donc plus chez les petits garagistes.

Chez Auto-Torino à Schaerbeek, le patron est passé de 11 employés avant le covid à 5 employés actuellement. Il dit aussi avoir perdu 60% de clients et de chiffre d’affaires.

En 2035 à Bruxelles, plus aucune voiture thermique ne sera autorisée, ce qui poussera davantage les garagistes à se délocaliser voir à changer de secteur. Umut Kurtulus, gérant de ce garage indépendant à Schaerbeek, estime qu’il n’en a plus que pour 10 ans dans ce métier.

“Vous le savez : 2030, plus de véhicules diesel, 2035 plus de véhicules à moteur thermique sur Bruxelles. Vous voulez qu’on répare quoi ? Je suis réparateur automobile, pas réparateur de vélos. On va devoir partir de Bruxelles, pas le choix. Après 2035, c’est fini. S’il n’y a rien qui change, on va devoir quitter Bruxelles”, estime-t-il.

L’essor de la voiture électrique a également des conséquences sur le travail de certains, comme l’explique Ludovic Herzet, gérant du magasin Covalux à Wavre.
“C’est le véhicule électrique qui apporte énormément de contraintes pour les petits garages par rapport aux grosses concessions, note-t-il. Ils n’ont pas le matériel pour travailler dessus donc ça pose problème. Quand c’est un frein à main, électrique sur les roues arrière, il faut avoir absolument un ordinateur pour pouvoir remettre le piston de l’étrier de frein à zéro et celui qui n’est pas équipé ne sait pas le faire”.

Un constat qui est tout de même à relativiser : on ne peut pas parler de vagues de faillites pour autant, car certains garagistes tirent leur épingle du jeu pour l’instant.

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