D’une Licorne à plus d’un milliard à la «faillite» d’une fierté liégeoise? La descente aux enfers de Mithra

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Publié par Faillitimmo on 5 février 2024
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D’une Licorne à plus d’un milliard à la «faillite» d’une fierté liégeoise? La descente aux enfers de Mithra

Fleuron wallon voici à peine quelques années, Mithra est aujourd’hui au bord du gouffre. La société vient d’avouer une trésorerie catastrophique, qui ne lui permettrait de tenir que jusqu’à début mars. Dans la foulée, l’action Mithra a, encore, plongé.

Mai 2018 : Mithra fait la fierté de tous. L’action de l’entreprise liégeoise spécialisée dans la santé féminine se négocie alors à 32,5 euros, portant sa valeur boursière à 1,136 milliard d’euros. Ce qui fait officiellement de Mithra une « licorne », soit une entreprise valant plus d’un milliard d’euros. À l’époque, François Fornieri, l’emblématique CEO, est partout et n’est pas peu fier du succès de son entreprise : « Au niveau business, on gagne en crédibilité et nos distributeurs, eux, gagnent en sécurité grâce à notre solidité financière et à notre valorisation. Cela permet donc de pouvoir signer des contrats plus rapidement », indiquait-il alors.

La valeur de Mithra croîtra encore par la suite, pour monter jusqu’à 1,8 milliard…

Aujourd’hui, M. Fornieri est au tribunal, où il se défend d’un délit d’initié qui lui a valu d’être évincé de la tête de Mithra. Ce mardi, la société annonçait une trésorerie désormais catastrophique – 6,5 millions d’euros – qui « devrait couvrir son besoin de trésorerie actuel jusqu’au début du mois de mars. » Ce qui n’a évidemment pas plu à la Bourse. Alors qu’elle valait « encore » 1,06 euro à la clôture lundi, l’action s’est en effet effondrée dès l’ouverture ce mardi, jusqu’à perdre 34 % de sa valeur et se négocier à moins de 0,7 euro !

Mithra valait ce mardi moins de 50 millions.

Descente aux enfers

L’évolution de la situation pourrait donc laisser présager le pire. L’équipe de direction annonce toutefois un plan de remédiation visant à trouver des solutions au plus vite. Ces solutions pourraient passer par la vente d’actifs. On pense notamment au CDMO, le centre de recherche, de développement et de production installé à Flémalle.

Proposition qui est sur la table. Mithra explique en effet « évaluer activement les meilleures alternatives stratégiques pour deux de ses activités secondaires : Novalon (l’activité thérapeutique complexe de la Société) et son CDMO de pointe. »

Les études de sécurité clinique Donesta et Estelle et les activités de soutien réglementaire pour Myring se poursuivront

La direction de Mithra

Pour augmenter ses rentrées, l’entreprise liégeoise cherche également à vendre ou à octroyer des licences qu’elle détient et à lever des fonds supplémentaires auprès d’investisseurs, existants ou nouveaux.

On réduit la voilure

Une politique de réduction des dépenses a également été activée. Elle passera par une suspension de certaines activités de recherche et développement et par une réduction de certains investissements. Dans la foulée, « la société recherche des collaborations stratégiques pour financer sa recherche et son développement de nouveaux programmes thérapeutiques innovants dans le domaine de la santé féminine », annonce Mithra. Qui n’en est donc pas encore à faire ses caisses avant la fermeture. « Les études de sécurité clinique Donesta et Estelle et les activités de soutien réglementaire pour Myring se poursuivront », soulignent d’ailleurs les responsables de l’entreprise liégeoise.

Tout cela suffira-t-il pour sauver, voire relancer, la société jadis citée en exemple ? Mithra présentera son bilan 2023 le 8 mars. Au premier semestre, sa perte nette s’élevait déjà à plus de 50 millions d’euros…

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