Les nouvelles ambitions de Revival pour aider les entrepreneurs en faillite

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Publié par Faillitimmo on 30 mai 2024
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Les nouvelles ambitions de Revival pour aider les entrepreneurs en faillite

Trois ans et demi après son lancement, le programme d’accompagnement pour entrepreneurs en faillite Revival a revu sa formule. Une aide de première ligne permet désormais de faire face aux urgences.

Chaque lundi matin, des bénévoles du programme Revival font le pied de grue lors des audiences des tribunaux de l’entreprise de Bruxelles et Nivelles. Pour faire quoi? Aider les entrepreneurs dont la faillite vient d’être actée, faire avec eux un état des lieux de la situation, et répondre aux urgences juridiques et administratives: récupération et activation des droits sociaux, étapes à suivre avec le curateur, démarches à faire auprès d’un CPAS, voire pour trouver un logement.

Or, « les indépendants en difficultés sont des oiseaux qui se cachent pour mourir« , regrette Sébastien Hamende, directeur du programme Revival pour Bruxelles et la Wallonie. « Quand la faillite est là, on ne les voit plus. Pour les trouver, le moment idéal est le dépôt de l’acte au tribunal ».

Le bon message au bon moment

Changer le regard sociétal sur l’échec entrepreneurial. Voilà la mission du programme lancé fin 2020 par la Fondation Pulse, avec comme priorité, pendant les trois premières années, d’aider les indépendants à envisager la suite de leur parcours.

Sauf que. « Essayer d’aider un indépendant qui sort du tribunal en lui proposant de rebondir professionnellement, le message n’est pas le bon à ce moment-là« , reconnait Sébastien Hamende. La preuve par les chiffres: en trois ans, 52 entrepreneurs belges ont été accompagnés sur un temps long par le programme Revival. On est loin d’un succès de foule. Serait-il donc vain d’accompagner les indépendants contraints de fermer leur entreprise en raison d’une faillite ou d’une liquidation? Non, bien sûr.

Aide de première ligne

« Mais ce n’est que lorsqu’une situation financière difficile est stabilisée qu’il est possible d’envisager la suite« , admet le directeur du programme. Depuis le 1ᵉʳ janvier, Revival vient donc de lancer sa nouvelle aide de première ligne. Résultat? En quatre mois, plus d’une centaine d’entrepreneurs ont déjà été accompagnés, ce qui était initialement l’objectif pour toute l’année 2024. « Un engouement incroyable« , se réjouit Sébastien Hamende.

Cette nouvelle aide concrète implique pour Revival d’être présent aux audiences des tribunaux de l’entreprise de Nivelles et Bruxelles. « Pour Liège et le Hainaut, nous avons déjà des accords, mais il nous manque encore des bénévoles. Les audiences ont toutes lieu en même temps ».

Devenir structurel

La nouvelle formule est soutenue financièrement par la Région bruxelloise – pas encore par la Flandre, ni la Wallonie. Or, les dirigeants du programme comptent bien la rendre structurelle. Objectif: devenir, pour les entrepreneurs, ce que l’outplacement (un dispositif légal de reclassement professionnel pour les travailleurs licenciés) représente pour les salariés.

« Chaque année, une solution est trouvée pour 15 à 20.000 salariés, grâce à un budget annuel d’environ 50 millions d’euros. On a annuellement en Belgique 100.000 entrepreneurs qui arrêtent, dont 12.000 qui font failliteen année normale. Et pour eux, il n’y a rien, on leur dit de tirer leur plan. Il faut faire quelque chose! », exhorte Sébastien Hamende.

Centraliser l’info

La difficulté reste de tenir compte des spécificités de la faillite. D’abord sur le plan financier et émotionnel, « un employé licencié s’en va généralement avec un préavis, alors qu’un entrepreneur part avec des dettes« . Ensuite, il y a la complexité: la faillite d’un indépendant implique du droit économique, social, fiscal, familial, et parfois pénal. « Toute l’info existe, mais est disséminée et n’est pas toujours compréhensible. Les nombreux spécialistes n’ont bien souvent qu’une réponse partielle au problème dans son ensemble. Nous sommes encore en train de développer ces compétences transversales, c’est notre défi », conclut Sébastien Hamende.

Pour démystifier l’échec entrepreneurial, il reste du boulot. Une étude, qui vient d’être réalisée pour le compte du dispositif, montre que pour 45% des Belges, la peur d’une faillite et de ses conséquences les empêche de créer leur propre entreprise. Le stigma entourant les faillites reste important.

Source : Les Échos 

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